Mindbug : c’est magique

Vous connaissez sûrement Magic, le jeu de cartes d’affrontements et de combo par excellence, celui qui a défini le genre avec ses mots clés, ses “engagements”. Mindbug, conçu par Skaff Elias, Richard Garfield, Marvin Hegen et Christian Kudahl, édité par Nerdlab Games est un peu son petit frère. Il a été lancé sur Kickstarter en 2021 et a été livré dernièrement.

Souvenez-vous…

Magic the Gathering (l’Assemblée en français) est sorti en 1993. La référence des jeux à combos de cartes. Un des plaisirs du jeu était dans la construction de son deck, on l’élaborait selon notre volonté, en fonction des cinq couleurs de cartes. Les cartes surpuissantes avaient souvent un effet violent pour le monde, comme l’Armageddon qui détruisait tous les terrains des belligérants, mais joué à bon escient pouvait donner un avantage conséquent. Une des idées de génie du titre.

 

Depuis, Magic a inspiré beaucoup de jeux, parfois avec des twists mécaniques différents, comme Ashes – les héritiers du Phénix avec ces dés, Seasons de Régis Bonnessée, et tant d’autres comme Hearthstone et d’autres jeux en ligne … Tous ces titres sont des enfants de Magic.

Un côté moins reluisant, Magic a inspiré la stratégie commerciale des JCC (ou jeux de cartes à collectionner) avec ses boosters que l’on achetait à sa boutique et qui comprenaient des cartes communes et potentiellement une carte rare. Alimentant le jeu et le marché régulièrement avec de nouvelles cartes, on remettait la main au porte-monnaie avec délice malgré tout (normal c’était l’argent de nos parents^^). Un jeu toutefois qui demande une certaine prise en main et pratique.

 

 

Avec Keyforge, Richard Garfield est revenu avec une proposition plus épurée, plus besoin de coûts de cartes à payer, les cartes étaient gratuites, juste la puissance et le bouclier pour se défendre et plusieurs factions avec leurs spécificités. Keyforge nous promettait le deck unique, “unique game” grâce à la génération procédurale. Le temps nous aura montré que c’était plus un argument marketing qu’une réelle révolution ludique, et ça n’a pas été sans poser quelques problèmes.

 

Mindbug jeu d’esprits ! 

Avec Mindbug, les auteurs ont essoré le système pour l’épurer le plus possible. On joue avec un seul deck de 52 cartes, pas de cartes en plus. Une partie se joue avec dix cartes par joueur, on en pioche cinq on en joue une, ou on en active une et on refait sa main à cinq cartes et c’est tout.. Le but du jeu, réduire à néant les points de vie de l’adversaire.

Certaines cartes ont des effets d’entrée en jeu, avec Le Furet Saboteur, mon adversaire doit défausser deux cartes, ouch ! deux cartes sur seulement dix dans la partie ? violent non ?

 

 

Certes, mais on a deux Mindbug, qui donnent leur nom au jeu, à tout moment on peut décider de : “Mindbug” la créature jouée par l’adversaire et dans ce cas, elle passe sous notre contrôle, mieux encore, si elle a un effet « jouer », c’est nous qui réalisons celui-ci immédiatement..

– Désolé, mais c’est toi qui va défausser deux cartes.

Ce petit élément mécanique est hautement stratégique, on sait que dans la partie, deux de nos créatures vont être “Mindbug”. Alors, à quel moment jouer cette carte, à quel moment jouer son Mindbug aussi car, quand on n’en a plus, on se sent un peu nu et à la merci de son adversaire.

 

 

Binaire ?

À notre tour, on joue une carte créature dans notre zone de jeu ou bien on attaque avec une de nos créatures en jeu. L’adversaire peut soit décider de perdre un point de vie et on en a que trois pour toute la partie, soit défendre avec une de ses créatures. Si une créature a plus de puissance que l’autre, elle la tue purement et simplement, hop dans la défausse..

On retrouve tout Magic, avec sa myriade de mots clés, sauf que dans Mindbug, nous n’avons en tout et pour tout que cinq mots clés.

Venimeux tue la créature qu’elle soit plus forte ou non. Furtif n’est bloqué que par d’autres furtifs, ceux-la, il faut les craindre comme la peste. Le mot clé chasseur oblige l’adversaire à défendre avec la créature de votre choix, un bon moyen de tuer les créatures adverses.. Une créature Coriace peut encaisser deux coups avant de mourir, quant à Furie, cela permet de réaliser deux attaques si toutefois la première n’a pas été fatale à la créature. S’ajoutent des effets au moment de la destruction aussi comme Mamie Harpie qui une fois détruite, permet de prendre le contrôle de deux créatures adverses de puissance 5 ou moins.

 

 

Comme souvent dans les jeux du genre les cartes fortes n’ont que peu de bonus d’entrée en jeu ou même des désavantages comme l’escargot. À l’inverse, plus la carte est faible et plus elle a des effets puissants, Le Reptireur d’élite n’a que 1 de puissance, mais possède furtif, et fait perdre un point de vie s’il n’est pas bloqué, ça fait mal. 

Sur le papier, on se dit que le jeu va être soumis au hasard et donc la chance, mais la possibilité des Mindbug réduit cet aspect du jeu et finalement, on joue une bataille de grand esprits, où chaque action est une réponse à celle de l’adversaire.

Dix cartes, pas une de plus, mais il existe toujours des moyens de faire durer la partie, reprendre des cartes dans la défausse ou dans celle de l’adversaire, regagner des points de vie ou équilibrer les points de vie avec l’adversaire. 

Un excès de confiance peut vous faire perdre la partie, car 3 points c’est à la fois peu et beaucoup, la situation peut rapidement s’inverser avec les bonnes cartes jouées au bon moment. Une guerre des nerfs, un peu de bluff aussi… parfois quand on joue une carte que l’on estime forte, on demande à notre adversaire s’il veut la contrôler, mélange de fairplay mais aussi de roublardise, et une façon d’insinuer le doute sur ce qu’il peut se prendre sur le rable prochainement. Jouer des cartes fortes avec le risque qu’elles soient contrôlées, ou jouer des plus faibles et attendre le bon moment.

 

 

Magique ?

Les illustrations chimériques de Denis Martynets me laissaient plutôt froid au premier abord, et finalement j’avoue qu’elles ont leur charme et qu’elles sont bien adaptées au jeu. Elles possèdent leur petite touche d’humour avec ses chimères improbables, comme l’hamsterlion, ou Gladiataure, l’Aéroporc etc.

Si la comparaison avec Magic est évidente, elle a ses limites : Mindbug est plus nerveux. En termes de gameplay, Mindbug est incroyable et cela en seulement dix cartes, on pourrait craindre le hasard, mais il est plutôt bien maîtrisé, la partie va se jouer sur un mélange de choix tactique et de tempo. Les retournements de situations sont légion ; parfois la partie peut basculer parce qu’on a fait le bon choix au bon moment, parce qu’on a pris le risque de perdre un point de vie plutôt que de défendre et perdre notre créature. Un soupçon de bluff et de roublardise. Bref, Mindbug c’est Magic !

Ah au fait, j’ai acquis le jeu par un financement participatif, mais sachez que l’opus va être distribué par Iello au mois de mars 2023, elle est pas belle la vie ?

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5 Commentaires

  1. Ihmotep 03/01/2023
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    Chaque joueur doit se faire un deck de 52 cartes et en tire 10 ou le jeu fait 52 cartes et chaque joueur tire 10 cartes de ce pool commun à chaque partie ?
    C’est très tentant, ca fait une première approche des jeux de cartes de ce type tout en simplicité. j’ai plus de 1000 cartes WOW JCE qui attende que mon fils grandisse, ca pourrait faire une belle introduction 🙂

    • atom 03/01/2023
      Répondre

      En fait on a un deck composé de 52 cartes (plus éventuellement des cartes issu du Ks) on en pioche chacun 10 et on joue avec ces cartes, les autres sont rangées ou servent à décompter les points. À aucun moment on ne compose son deck. C’est du Magic condensé.

  2. Saunier thyerry 03/01/2023
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    Au secours c’est juste un des pires jeux de cartes…c est comme jouer a la bataille, bref full random… a banir!!!

  3. ReiXou 04/01/2023
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    Un chouette chouette chouette jeu à 2.

    • atom 05/01/2023
      Répondre

      Oui c’est plus subtil qu’il n’y parait au premier abord. Avec les mind bug on peut retourner une situation mal engagée.

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